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Le pétrole a-t-il trouvé sa juste valeur ? Ou hésite-t-il à bouger avant la réunion reportée de l'OPEP+ le 5 décembre ? Cette alliance, qui contrôle environ la moitié de la production mondiale de pétrole brut, prévoit, selon quatre sources de Reuters, de prolonger son accord de réduction de la production jusqu'à la fin du premier trimestre 2025. Le plan initial était de réduire progressivement ces engagements à partir de décembre. Cependant, revoir cette décision risque de déclencher un scandale.
Chaque grand scandale commence de la même manière—quelqu'un dit quelque chose. Souvent, ce "quelque chose" est la vérité. Un responsable de l'OPEP+ originaire d'Iran a publiquement affirmé ce que d'autres craignaient d'admettre : l'alliance maintient les prix du pétrole trop élevés, subventionnant ainsi effectivement ses concurrents. Cette stratégie de restrictions de l'offre entraîne une augmentation rapide de la production ailleurs qu'au sein de l'OPEP+, notamment aux États-Unis, alimentant le mécontentement. L'Angola a déjà quitté l'alliance — qui sera le prochain ? Le Gabon ? La Guinée équatoriale ? Le Congo ?
Dynamique de la volatilité du pétrole
Quelle décision l'OPEP+ annoncera-t-elle le 5 décembre ? Personne ne le sait, et les marchés retiennent leur souffle. Cela entraînera une réduction de la volatilité et une consolidation du Brent dans la partie inférieure de sa fourchette de négociation à 71-75 dollars par baril.
Les nouvelles favorables pour le Brent proviennent de la Chine, où l'activité économique a atteint un sommet de sept mois, ainsi que de la rupture d'une trêve de 60 jours entre Israël et le Hezbollah. Les attaques du groupe terroriste ont entraîné des frappes de représailles d'Israël sur le Liban.
Cependant, le Brent est confronté à des pressions dues au dollar américain fort, à la décision de l'Arabie saoudite de baisser les prix du pétrole pour ses acheteurs asiatiques à un niveau le plus bas en quatre ans, et à une augmentation de la production de l'OPEP+ en novembre à 27,02 millions de barils par jour (b/j). Il s'agit de la deuxième augmentation mensuelle consécutive, avec une production en octobre dépassée de 120 000 b/j, principalement en raison de la résolution par la Libye des interruptions d'approvisionnement causées par une crise politique.
Dynamique du pétrole et du dollar américain
Les investisseurs craignent que la Réserve fédérale ne réduise pas le taux des fonds fédéraux en décembre, ce qui pourrait renforcer le dollar américain. Dans ce contexte, les remarques de Christopher Waller, membre du FOMC, selon lesquelles la politique monétaire actuelle reste restrictive et doit être assouplie, ont apporté un souffle d'air frais pour le pétrole brut.
À mon avis, même si l'OPEP+ renonce à ses plans d'augmentation de la production, les haussiers sur le Brent ne se réjouiront pas longtemps. L'essor de l'activité économique en Chine est un phénomène temporaire avant la mise en œuvre des tarifs américains. D'un autre côté, l'intention de Donald Trump d'augmenter la production de pétrole aux États-Unis n'est pas à prendre à la légère.
Sur le graphique journalier du Brent, sortir de la plage de consolidation de 71,0 à 75,0 dollars le baril pourrait entraîner une reprise de la tendance baissière. Une stratégie agressive consisterait à vendre à partir de 71,5 dollars.